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Dans notre série d’articles « Histoires d’entrepreneurs », nous donnons la parole à des chefs d’entreprise français et les invitons à nous faire part de leurs expériences, leurs succès, leurs défis et leurs projets pour l’avenir. Cette semaine, nous rencontrons Kevin Therenty, cofondateur d’Embuscade, une marque de vêtements caennaise imaginée en Australie.
Nous lui avons posé quelques questions.
Qui êtes-vous et comment présenteriez-vous votre marque ?

Je m’appelle Kevin Therenty et j’ai lancé la marque Embuscade fin septembre 2019 avec Paul, l’un de mes meilleurs amis. Nous sommes partis pendant un an en Australie, et à la fin de notre voyage, nous avons réfléchi aux différents projets que l’on pourrait développer en rentrant en France. Le projet d’une marque de casquettes nous est apparu comme une évidence et nous nous sommes dit « pourquoi ne pas nous lancer ? ».
À notre retour, nous avons commencé à créer des casquettes et des bonnets que nous avons pu financer grâce à une campagne de crowdfunding sur Ulule. Nous avons ensuite organisé une soirée de lancement pour toutes les personnes qui avaient commandé. Bien que la majorité de nos produits aient été achetés par nos amis et notre famille, l’évènement a attiré de nombreuses personnes extérieures. C’est lorsque nous avons réalisé que la marque pouvait plaire à un plus grand public que nous avons décidé de poursuivre l’aventure.
Quels produits proposez-vous à vos clients ?
Dans un premier temps, nous avons décidé de lancer des casquettes, un produit qui nous rappelle beaucoup l’Australie et que nous adorons. Par la suite, nous avons proposé des bonnets pour répondre à la demande de la saison. Nous avons ensuite diversifié notre gamme en y ajoutant des t-shirts, des sweats et des sacs en toile. Pour renforcer l’ADN de notre marque, tous les noms de nos produits font écho à notre roadtrip australien.
Pour la production de nos produits, nous travaillons avec des entreprises étrangères certifiées bio pour la matière première et Fair Made pour les conditions de travail. Puis, nous les faisons broder ou transformer à côté de Caen au Super Atelier ; ce sont eux qui fabriquent les vêtements de nombreux artistes comme OrelSan, Bigflo & Oli, etc.

Que signifie le nom de votre marque ?
Nous voulions trouver un nom qui plaise aux Caennais, mais qui n’exclut pas pour autant les autres clients. Le nom « Embuscade » est rapidement apparu. L’Embuscade caennaise est un cocktail d’étudiants. Même si nous ne voulions pas baser notre communication autour de l’alcool, nous voulions avoir ce petit clin d’œil pour les habitants de notre ville.
Pouvez-vous nous décrire votre logo ?

Au tout début, le logo était seulement une écriture, nous voulions que la typographie soit simple, bien lisible, mais assez impactante. Par la suite, nous avons ajouté un pictogramme qui représente une petite explosion, une étincelle. Nous souhaitions également proposer des produits sans écriture, avec un logo discret qui puisse s’adapter à tous les goûts et que tout le monde puisse porter, même nos parents !
Quelle image souhaitez-vous transmettre de votre entreprise ?
Étant donné que la création de notre entreprise vient avant tout d’un pari entre amis, nous nous sommes dit que nous allions créer une marque qui nous ressemble vraiment. Nous ne voulions absolument pas nous compliquer la tâche et nous sommes partis du principe que notre communication devait ressembler à notre façon de parler. Nous souhaitions que notre marque paraisse à la fois bon enfant et professionnelle. Tout l’enjeu de notre communication était de trouver cet équilibre pour être abordable, garder cette proximité avec nos clients, tout en proposant des produits de qualité. Embuscade est une marque qui est née grâce à notre communauté, nos amis, notre famille. Nous avons envie de continuer sur cette lancée et que les gens gardent leur implication. Pour cela, nous avons créé plusieurs vidéos de présentation, nous faisons des stories sur Instagram pour échanger avec notre communauté, nous leur demandons leur avis sur nos produits. Par exemple, nous avons récemment organisé plusieurs sondages pour développer le visuel de nos prochaines casquettes et le taux d’engagement de notre communauté était très positif.

Quels outils utilisez-vous pour faire la promotion de votre entreprise ?
Nous utilisons principalement Instagram et notre site web, mais nous avons également une page Facebook. À notre lancement, nous avons travaillé avec quelques journaux qui nous ont aidés à faire notre promotion. Récemment, nous sommes parus dans un article mettant en avant l’entrepreneuriat. Nous avons aussi collaboré avec quelques magasins revendeurs pour gagner en visibilité lors de notre lancement.
Lorsque vous avez des évènements, utilisez-vous des produits en particulier pour faire votre promotion ?
Nous utilisons des flyers que nous glissons dans les commandes de nos clients. Nous les personnalisons à la main en écrivant le prénom de la personne, en y ajoutant un bon de réduction, la date de validité, etc. Cela nous permet d’ajouter une touche spéciale à nos commandes et à garder cette proximité avec nos clients. Pour ce qui est des évènements, nous avons utilisé des petits cartons plumes, et à l’avenir, nous envisageons d’utiliser des banderoles, des panneaux et des kakemonos.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre entreprise ?
Nous avons adapté notre communication afin de garder le contact avec nos clients. Nous avons pu conserver ce lien en créant des vidéos, en envoyant des messages privés et en organisant des sondages sur les réseaux sociaux. Le digital nous a vraiment aidé à tirer notre épingle du jeu. Plus récemment, nous avons mis en place un pop-up store dans le centre-ville de Caen, et malgré le couvre-feu, nous avons rencontré un franc succès et épuisé tous nos stocks en une journée. Le but de nos évènements n’est pas seulement de vendre nos produits, mais aussi d’échanger avec notre communauté.
Quel est le plus gros défi que vous avez rencontré lorsque vous avez lancé votre entreprise ?
Il y en a deux. Le premier a été de prendre confiance en nous et d’accepter l’idée que notre marque plaisait à d’autres personnes que nos proches. Il est très facile de tomber dans le syndrome de l’imposteur et de ne pas se sentir crédible lorsqu’on débute. Le deuxième défi était toute la partie organisationnelle. Lorsqu’on a un travail à plein temps, des études et d’autres responsabilités, il peut être compliqué de gérer en même temps ses commandes, son stock et sa communication. Par exemple, à Noël, nous étions débordés et avons eu du mal à envoyer toutes nos commandes à temps. Nous n’avions pas conscience du délai nécessaire entre la conception d’un produit et sa sortie.
Quels sont vos principaux enjeux pour l’année à venir ?
Réussir à développer encore plus notre marque en prenant davantage de risques. Aujourd’hui nous proposons des produits très simples et passe-partout, nous avons envie de sortir des vêtements plus originaux et travaillés. Nous souhaiterions également lancer des collections limitées. Un autre défi pour nous est de jongler entre nos vies professionnelles et personnelles. Notre maître mot ? Le jour où nous nous amuserons plus, nous nous arrêterons.
Est-ce que vous auriez des conseils à donner à d’autres entrepreneurs qui veulent se lancer ?
Lancer son entreprise n’est pas si compliqué que cela, le principal est de rester agile et d’avoir une grande capacité d’adaptation. Les choses ne se passent jamais comme prévu, mais heureusement, c’est ce qui rend l’aventure entrepreneuriale si enrichissante et si belle à vivre.
