Entrepreneuriat au féminin : 5 conseils pour créer son entreprise

En 2020, 40 % des entreprises créées en France l’ont été par une femme1. Une progression encourageante, quoique timide (+7 % depuis 2000). Et pour cause : les entrepreneuses rencontrent bien souvent plus d’obstacles dans leur parcours professionnel que leurs confrères masculins.

Découvrez nos 5 conseils pour vous aider à créer votre entreprise : réseaux, aides à la création, et autres clés concrètes pour vous lancer et relever les défis propres à l’entrepreneuriat féminin.

1) Réseautez entre entrepreneuses

En France, seule 1 Française sur 4 est accompagnée dans la création et/ou le développement de son entreprise2. Il existe pourtant de nombreux programmes d’accompagnement pour les entrepreneurs (ex: Entrepreneurs d’avenir, Adie, France Active, Initiative France, BGE, etc.) mais seulement 39 % à 45 % des participants sont des femmes3.

Avec plus de 500 réseaux professionnels féminins en France, comment choisir le réseau qui vous correspond ? Voici quelques exemples pour aiguiller vos recherches :

Votre projet est porteur d’innovation et s’inscrit dans le numérique :

StartHer(anciennement « Girls in Tech Paris ») réunit 30 000 personnes sur ses réseaux, organise des évènements locaux et internationaux, et développe des partenariats afin de susciter des vocations dans la technologie et l’entrepreneuriat.

Les Premières est un réseau d’incubateurs régionaux en France métropolitaine, en outre mer et au Luxembourg. Sa mission : accompagner les femmes dans la création et le développement d’entreprises innovantes.

Le JFD Club est un réseau de femmes exclusif qui entend favoriser l’influence des femmes au sein des organisations, créer des rencontres entre grands groupes et Start-ups pour booster l’innovation et découvrir le potentiel économique et social du numérique.

Vous vous réinventez en milieu de carrière :

Force Femmes accompagne gratuitement les femmes de plus de 45 ans sans emploi dans leurs démarches de retour à l’emploi ou de création d’entreprise.

Vous voulez faire croître votre entreprise :

Bouge ta boîte est un réseau féminin orienté business pour aider les entrepreneuses à gagner en stratégie, chiffre d’affaires et leadership.


2) Sollicitez des aides à la création d’entreprise dédiées aux femmes

La réalité est la suivante : un projet entrepreneurial présenté par une équipe féminine devant un fonds d’investissement a 30 % de moins de chance d’être financé qu’un projet porté par leurs homologues masculins4.

Pour lutter contre ces discriminations, vous pouvez compter sur des aides de financement dédiées aux entrepreneuses :

  • La garantie ÉGALITÉ femmes : ce dispositif national permet de faciliter l’accès au crédit bancaire des femmes porteuses d’un projet d’entreprise. La garantie couvre jusqu’à 80 % d’un emprunt bancaire dans la limite d’un montant de 50 000 €.
  • Le prêt d’honneur Initiative France : il s’agit d’un prêt d’honneur accordé sans demande de garantie personnelle ni intérêts aux porteuses de projet pour renforcer leurs fonds propres et ainsi accéder plus facilement à des prêts plus importants grâce à un effet de levier.
  • Les Plans d’action régionaux pour l’entrepreneuriat des femmes (PAR) : depuis l’accord-cadre de 2012 pour l’entrepreneuriat féminin conclu entre l’État et la Caisse des dépôts, plus d’une vingtaine de régions ont mis en place des plans d’action concrets pour soutenir la création-reprise d’entreprise par les femmes.

Un argument qui ne devrait pas laisser les investisseurs indifférents : les startups fondées par des femmes sont entre 2 à 3 fois plus rentables que celles fondées par des équipes 100 % masculines5.

Zoom sur une entrepreneuse inspirante… :

Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi

Après des débuts compliqués dans l’entrepreneuriat, Céline Lazorthes créée en 2009 un système inédit de cagnotte en ligne, désormais très connu : « Leetchi ». Elle renouvelle l’expérience en 2014 avec le lancement de MangoPay, une solution innovante de paiement en ligne.

Ayant pleinement conscience des difficultés que peuvent rencontrer les femmes pour trouver le financement d’un projet, Céline Lazorthes participe à créer le collectif SISTA, en 2018. Son but ? Réduire les inégalités de financement entre femmes et hommes entrepreneurs.

3) Gagnez en visibilité grâce aux concours dédiés à l’entrepreneuriat féminin

Les nombreux concours réservés aux créatrices d’entreprise peuvent être un véritable tremplin pour faire connaître votre projet. En voici quelques exemples :

  • Les Be a Boss Awards récompensent chaque année trois entrepreneuses repérées lors du Be a Boss Tour dans toute la France.
  • Les Cartier Women’s Initiative Awards accordent des bourses, de la visibilité et du mentorat aux porteuses des meilleurs projets sélectionnés en région.
  • Depuis 10 ans, le concours Créatrices d’Avenir met en lumière les meilleurs projets dans plusieurs catégories (audace, innovation, savoir-faire…)
  • Le Prix de l’entrepreneure responsable récompense les projets à fort impact social et environnemental.

4) Ajoutez des cordes à votre arc grâce à la formation

Informatique, anglais, administratif, juridique… Apprenez à maîtriser de nouveaux sujets, même très éloignés de votre formation initiale.

Ça tombe bien, la plupart des réseaux proposent des modules de formation continue :

  • La Social Builder Academy a depuis 2011 formé et accompagné 35 000 femmes dans le domaine du numérique.
  • Action’elles propose sur toute la France un catalogue complet de formations dont un module création d’entreprise.
  • Grow with Google : en mars 2021, le géant numérique a lancé un programme de formation en ligne dédié aux femmes entrepreneuses.

5) Conseils bonus pour les jeunes entrepreneuses

Les premiers freins à l’entrepreneuriat féminin sont souvent ceux que s’imposent les femmes elles-mêmes…

Vous êtes une jeune entrepreneuse ? Les conseils suivants peuvent s’avérer précieux, surtout aux prémices de votre projet.

  • Bien anticiper la charge mentale supplémentaire

    Monter votre entreprise impacte forcément votre temps disponible et demande de l’organisation.

    En 2020, un tiers des femmes cheffes d’entreprise ont été contraintes d’accorder plus de temps à leur sphère privée au détriment de leurs activités professionnelles6. Avant la crise sanitaire, déjà 73 % des femmes prenaient plus en charge les tâches ménagères, même quand leur revenu est supérieur à celui de leur conjoint…

    Il est donc essentiel d’anticiper la charge mentale supplémentaire qu’occasionnera immanquablement votre nouveau projet.

    Si vous êtes en couple, cela peut passer par vous assurer du soutien de votre conjoint(e) dans votre projet. Ce soutien sera précieux pour trouver ensemble les solutions qui permettront d’assurer la gestion de votre foyer : votre conjoint(e) peut par exemple s’engager à se libérer du temps pour les enfants et/ou s’occuper des courses par exemple. Vous pouvez aussi solliciter les grands-parents ou prévoir un budget baby-sitter.

    Le tout est de prévoir au maximum, pour ne pas se retrouver submergée en cours de route.

  • Se défaire du syndrome de l’imposteur, courant chez une jeune entrepreneuse

    51 % des femmes entrepreneuses déclarent être confrontées au syndrome de l’imposteur7. Ce sentiment d’illégitimité et de doute sur ses compétences touche en effet prioritairement les femmes qui interprètent leur réussite comme dépendant de facteurs extérieurs (chance, coup de pouce…) plutôt que de leur travail.

    Réussir à se défaire de son syndrome de l’imposteur pour prendre confiance en son projet et ses compétences est une première pierre essentielle dans la construction de son projet entrepreneurial.

Zoom sur une jeune entrepreneuse inspirante…

À seulement 25 ans, Rania Belkahia fonde, avec Jéremy Stoss et François Sevaistre, une plateforme de e-commerce ciblée sur l’Afrique de l’Ouest francophone : Afrimarket. Son projet ambitieux lui permet de retenir l’attention notamment de Xavier Niel ou encore d’Orange, qui investissent dès la première levée de fonds de sa Start-up.

À 26 ans, elle fait son entrée au Conseil national du numérique, où elle siègera pendant 1 an.

Aujourd’hui membre d’un fonds d’investissements dont les membres ont tous une expérience dans l’entrepreneuriat, elle a notamment participé à la levée de fonds de Luko, une assurance nouvelle génération, dont elle a également rejoint le conseil d’administration.

Enfin, voici quelques chiffres qui devraient vous aider à franchir le pas :

  • Les entreprises dirigées par des femmes affichent un chiffre d’affaires annuel en hausse de 5,5 % en moyenne en 2019, contre 4,8 % pour les entreprises dirigées par des hommes8.
  • Seulement 3,1 % des TPE dirigées par des femmes ont été jugées en difficulté en 2018, contre 5 % chez leurs homologues masculins9.

Alors, prête(s) à vous lancer ?

Sources:
1Source: INSEE
2Source : Étude Caisse d’Épargne, Femmes et Business en Europe, 2019.
3 Source : BPI France, 2019.
4 Source : Baromètre SISTA/Boston Consulting Group, 2019.
5 Source : Étude Boston Consulting Group, 2019.
6 Source : Mastercard Index for Women Entrepreneurs, 2020.
7 Source : Baromètre Veuve Clicquot sur l’entrepreneuriat féminin, 2019.
8 Source : Palmarès Women Equity, 2020.
9 Source : Baromètre Parité, Manageo, 2019.